Lettre ouverte.

Chère Keirhenn,

Il m'est récemment revenu que vous vous interrogiez sur les raisons de la dégradation progressive de votre image aux yeux du reste de Thäanis. J'ignore si l'ensemble de Thäanis manifeste ce début de grogne, mais je sais que certains libres penseurs - dont j'espère faire partie - tendent à grincer des dents à l'évocation de votre communauté. Je prends sur moi de vous adresser cette lettre ouverte, pour vous exposer ma perception de la situation, et aussi mon ressenti personnel.

Tout d'abord, je veux insister sur le fait que je m'addresse à vous dans votre ensemble, dans un effort de m'abstraire de ces attaques personnelles qui sont si facile à proférer et si difficile à amender. Je me connais très susceptible et prompt à l'emportement, et je veux vous convaincre que je peux faire preuve de davantage de bonne volonté que de mauvaise colère. Je veux insister sur le fait que je parle en mon propre nom, sans me faire le porte-parole de qui que ce soit, et que tout un chacun est libre - et même encouragé - à nuancer, confirmer, infirmer, nier mon propos en fonction de son propre vécu.

Mes doléances concernent essentiellement votre Charte, votre rayonnement et votre inertie politique.

Pour commencer, vous entretenez, via votre Charte, un flou artistique concernant vos motivations, vos objectifs, qui n'aide pas à vous aborder sur un plan diplomatique ou même plus informel. La seule chose qui est plus ou moins claire est l'interdiction formelle qui est faite à vos représentants de pratiquer l'agression spontanée*. En-dehors de cela, quand je demande à vos représentants ce qu'est Keirhenn, j'obtiens des réponses parlant d'activités individuelles/personnelles - quand j'obtiens des réponses ! On vous attribue le fort peu aimable qualificatif de "bisounours" (à mes yeux insupportable - je ne donnerais pas ce surnom à mon pire ennemi), et en fin de compte, je ne vois pas à quoi il a trait !

Ce flou quant à vos objectifs mène à des écarts parfois suffocants entre les interprétations qu'en font certains de vos groupes. D'aucuns pratiqueront le "vivre et laisser vivre", d'autres iront jouer les redresseurs de torts. Les uns et les autres ont raison, ou sont nécessaires, ou apportent leur pierre à l'édifice, que sais-je, mais il en résulte que, si on ne connaît pas précisément les individus qui constituent Keirhenn, on ne peut savoir à quoi s'attendre de la part de Keirhenn dans son ensemble.

Étant donné l'importance de votre communauté - encore à ce jour la plus peuplée de tout Thäanis, vous exercez sur la population thäanisienne la plus active un rayonnement indéniable. Vous avez une influence que nul ne peut ignorer. J'en veux pour preuve que les représentants d'autres communautés viennent vous consulter sur certains points de leur propre ligne de conduite ! Quand la "Machine Keirhenn" se met en route, on ne peut plus l'arrêter, on se sent écrasé, sans recours possible. Dans la mesure où vous n'avez pas de ligne de conduite commune clairement établie, vous vous retrouvez régulièrement à intervenir (ou à ne pas intervenir) dans des situations similaires, mais avec des effets diamétralement opposés. Vous professez, par exemple, que "tout le monde mérite une seconde chance". Seconde signifiant qu'il n'y en a pas de troisième, de quatrième. Vous voilà donc à tendre la main aux ruffians d'Epoli, multi-récidivistes notoires qui ont déjà brûlé leurs deuxième, troisième et quatrième chances, alors que vous n'êtes jamais revenu officiellement sur l'étiquetage du Couvent des Sanglantes Voluptés comme groupe dangereux** ! Cela donne un effet girouette qui, couplé à votre aspect de juggernaut, effraie et déçoit tout à la fois.

Enfin, vous semblez éprouver une vive et confortable satisfaction dans vos jugements de valeurs et appréciation du monde qui vous entoure. Quand vous émettez une opinion, elle est lourde, imposante et possède un caractère définitif qui décourage toute velléité de débat. Il en résulte ce que j'appelle une "inertie politique" qui vous empêche, en tant que communauté, de vous adapter aux circonstances. Quand le monde évolue, la vision du monde de Keirhenn ne suit pas. Le pire, selon moi, dans cette perspective, est que votre rayonnement donne force de loi à vos évaluations. Si Keirhenn se prononce sur un sujet, le commun des thäanisiens est implicitement obligé de vous emboîter le pas. Si vous émettez un avis négatif sur une personne, un groupe, un comportement, c'est comme si vous prononciez un ban définitif.

Et votre satisfaction, votre inertie est telle que vous semblez fonctionner en circuit fermé. Pas d'activité fédératrice, pas d'événement "portes ouvertes", tandis que des communautés très petites organisent soirées, banquets, concerts, cocktails, festivals floraux et autres. Vos activités de groupe restent des activités privées qui prennent rapidement un caractère élitiste. Keirhenn est un Sphinx, massif, imposant, énigmatique, c'est un monstre mythique qui donne de temps en temps de tels coups de patte, à gauche et à droite, que ça laisse une empreinte durable dans les esprits sans qu'on sache exactement de quoi il retourne.

J'espère que le ton austère de ma lettre ne vous choquera pas plus qu'il n'est nécessaire, à mon humble avis. J'espère que d'autres que moi s'exprimeront sur le sujet, que vous y réagirez avec à-propos. La seule chose que je peux encore vous proposer est de me tenir à votre disposition si vous souhaitez m'interroger sur l'un ou l'autre point soulevé ici...

Avec mes salutations cordiales,

- Uthal, diplomate franc-tireur -


* [HRP]Ce qui m'amène à soulever un point très délicat : votre charte est essentiellement gameplay ! C'est davantage une ébauche d'éthique de jeu que de roleplay de groupe. Selon moi, c'est une erreur d'appréciation, dans la mesure où c'est via un roleplay de groupe que vous pourrez mieux faire connaître/apprécier Keirhenn au-delà des frontières de votre forum. Que l'éthique de jeu soit nécessaire, je n'en disconviens pas, mais si vous donnez un habillage flou à cette éthique, cela mène à des comportements à la limite du débordement en votre sein. Vous admettez vous-mêmes que ça s'est déjà produit.[/HRP]
** Il me semble d'ailleurs que ledit étiquetage est largement postérieur aux événements qui ont vu le Couvent éjecté de cette catégorie "dangereuse". Ne vous étonnez pas que je l'aie mauvaise à ce sujet. :p

Merci pour cette lettre ouverte bien construite Je vais la relire plusieurs fois et laisser deux trois jours avant d'y répondre, pour ne pas faire baisser le niveau

ouais bien dit c'est des méchants mégalos.
loki, bourrin qui ne fait pas dans la broderie, ce qui se conçoit bien s'énonce clairement nah

Tès bon résumé tous les 2
Que le monde prenne acte

Merci

Voila une visite surprenante qui me coupe l'herbe sous le pied. Soyez le bienvenu Uthal en ces lieux, non pas en tant que passant mais en tant que visiteur. Je sais que vous prenez souvent la peine de venir ici mais que vous ne vous arretez pas.

Je ne vais pas vous faire une réponse point à point. Vous parlez à Keirhenn et c'est un simple Keirhennys qui vous répond.

Avant de commencer la discussion, je vais me permettre de vous offrir un verre. Il me plait de débattre dans de bonnes conditions.

Votre visite est une vraie surprise. Je vous connais Uthal pour vous avoir cotoyer à la taverne lorsque j'y passais et pour vous avoir vu à diverses soirées et tavernes. C'est une surprise car je sais que vous ne nous aimez pas. Disons que vous ne cachez pas votre animosité en ma présence. Sachant que nous ne nous connaissons pas, il est évident que c'est le Keirhennys que vous voyez en moi et non Arkael. Votre silence à mes questions ne sont pas des attaques directes à ce que je suis mais à ce que je représente. je ne passe plus à la taverne d'ailleurs...

Vous me coupez l'herbe sous le pied car j'étais à la porte de votre couvent. J'y suis depuis quelques jours et je reste à l'écart. Quel accueil attendre du couvent lorsque l'on est Keirhennys. D'autant que s'inviter à une fête où le Keirhennys ne se sent pas le bienvenu n'est pas non plus correct.

Notre image face "au reste de thaanis" est celle que vous avez bien voulu nous donner, du moins certains d'entre vous. D'autres nous ont ouverts les bras sans préjuger.
Vous ne nous connaissez pas Uthal et pourtant vous nous avez jugé. Combien de Keirhennys avez-vous rencontré personnellement ? Avec qui avez-vous discuté autant pour avoir une idée si parfaite de nous ? Qui vous a blessé ?

Nous connaitre, nous cotoyer c'est en partie nous définir. Ne cherchez pas dans la charte une définition du Keirhennys unique. Nous sommes un village et nous ne parlons pas comme un mais comme plusieurs. Si vous voulez une réponse unique, il vaut mieux s'adresser directement aux conseillers. Si vous voulez nous connaitre, alors restez à la taverne et parlez avec nous. Vous allez découvrir des guerriers, des chasseurs, quelques vieux mages grincheux, des boutiquiers, des névrosés, vous comprendrez nos envies, nos idées, nos liens... tout ce qui fait Keirhenn.

Notre charte vous semble faible et peu précise cependant, elle ne nous a pas empéché de recevoir des ambassades et d'en mener dans de nombreux villages. La plupart de nos amis/relations ont cerné ce que nous sommes et ce que nous voulons. Peut-être ont-ils posé des questions ? Peut-être ont-ils regardé ce que nous faisions ? Peut-être se moquent-ils de ce que nous sommes ? peut-être n'essayent-ils pas de nous changer ?

Keirhenn a évolué depuis sa constitution. Si votre envie et votre patience vous poussent, vous pourrez trouver quelques écrits sur les possibles rédemptions de certains assassins. En ce temps, la plupart des Keirhennys n'étaient pas prêts au pardon. Il y avait eu trop de mort dans nos rangs. A chaque mort le village craignait que les Dieux ne nous rendent plus le souffle de la vie. Depuis, nous avons appris le pardon et redonné notre confiance à ceux qui nous avaient frappé .

Vous trouvez nos jugements fermés et sans ouverture possible ? C'est ainsi que je vous ai jugé et vous voudrez bien m'en excuser. Vous présence ici vous honore. Même si une discussion plus intime aurait été plus appropriée.
Vous pensez que la voix de Keirhenn fait force de loi mais vous nous dites que nous vivons enfermé sur nous même.
Vous ne semblez pas approuver que l'on offre une seconde chance aux "ruffians d'Epoli" (je suis déçu que vous alliez au dela ce que nous disons. Je lis que nous ofrons une seconde chance. Je ne lis pas que Keirhenn n'offre pas une 3ème ou 4ème chance. Pervertir l'esprit de ce qui est dit ne permet pas une discussion constructive) mais avez-vous assisté aux discussions qui se sont déroulées dans nos salons privés ?
Vous avez des doutes sur la position de Keirhenn vis à vis de votre communauté ? En tant qu'ancien ambassadeur, je vous conseille alors de venir mener une diplomatie en ces murs. Chose que vous avez évité consciencieusement depuis votre prise de fonction.


Notre village n'organise pas de soirée ? C'est un fait. Il ne me semble pas que cela soit une obligation. Vous dites que certaines petites communautés organisent fêtes et gouters... je vous répond que je n'en connais qu'une, "à la Chopine de Popeline". Avez-vous fait le même reproche chez nos amis de la croisée des chemins ? Les Olonans ? Si des soirées y ont été données, nous n'y avons pas été conviés.

Maintenant, je ne vous cache pas que pour un village fermé et borné, nous savons ce que certains Thaanisiens pensent de nous. Et je me dis que ce que nous préparons ne va pas vous plaire... élitiste encore (c'est à moi qu'il faudra s'en plaindre). Je suis navré que la narration de nos aventures, à Dékande et moi même, vous ait semblé elitistes. Ce n'était pas de la vanité de notre part mais juste l'envie de faire partager notre plaisir.
En même temps Uthal, Keirhenn est lasse de générer des remarques : le tout et son contraire. Elle est lasse d'être la cible constante de ceux qui voudrait mieux pour elle. Usée de se voir méprisée et regardée de haut, comme s'il était de bon ton de.
Quand je dis Keirhenn, je dis moi. Je suis las de sentir Keirhenn sur mes épaules comme un poids car je ne suis pas ce que certains veulent. Je suis passé de taverne en taverne, découvrant avec avidité des guerriers, des mages dont j'ai cru faire des amis. Actuellement, je ne visite que 2 tavernes car je sais que j'y suis acceuilli simplement mais avec plaisir. Uthal, vous n'imaginez pas le bien-être que j'ai lorsque je vois le plaisir dans les yeux de mes hotes. Un sentiment tout simple.

Pour le reste, en tant que Keirhennys, je ne me justifierais pas devant tous. Je suis Keirhennys, j'ai plaisir à l'être. J'ai le bonheur d'y avoir ma famille, mes amis. Je souhaite à chacun d'avoir autant de satisfaction que moi à rentrer dans mon village. Cela serait parfait si l'on ne m'allourdissait pas les épaules.

Pour finir, vous parlez à keirhenn mais ce sont les villageois qui vous répondront. Sachez que derrière l'entité Keirhenn, ce sont les villageois qui sont touchés. Nous ne pouvons pas dissocier les 2. J'ai contruit Keirhenn, je fais vivre Keirhenn. Me dire que Keirhenn est bouchée et bornée reviens à m'accuser directement. Je sais que vous aimez votre couvent et que donc vous me comprenez.

En fait j’ai beaucoup plus de questions à te poser que de réponses à te donner après avoir lu ta lettre !

Citation :

Pour commencer, vous entretenez, via votre Charte, un flou artistique concernant vos motivations, vos objectifs, qui n'aide pas à vous aborder sur un plan diplomatique ou même plus informel. La seule chose qui est plus ou moins claire est l'interdiction formelle qui est faite à vos représentants de pratiquer l'agression spontanée*. En-dehors de cela, quand je demande à vos représentants ce qu'est Keirhenn, j'obtiens des réponses parlant d'activités individuelles/personnelles - quand j'obtiens des réponses ! On vous attribue le fort peu aimable qualificatif de "bisounours" (à mes yeux insupportable - je ne donnerais pas ce surnom à mon pire ennemi), et en fin de compte, je ne vois pas à quoi il a trait !

Ce flou quant à vos objectifs mène à des écarts parfois suffocants entre les interprétations qu'en font certains de vos groupes. D'aucuns pratiqueront le "vivre et laisser vivre", d'autres iront jouer les redresseurs de torts. Les uns et les autres ont raison, ou sont nécessaires, ou apportent leur pierre à l'édifice, que sais-je, mais il en résulte que, si on ne connaît pas précisément les individus qui constituent Keirhenn, on ne peut savoir à quoi s'attendre de la part de Keirhenn dans son ensemble.

J’ai l’impression qu’en fait tu voudrais que l’on plante une grosse pancarte à l’entrée de notre village en disant ‘Keirhenn, c’est ça : …. ‘ ? Et que chaque membre suive comme un ‘mouton’ ces règles très strictes que chaque Thaanisien pourrait consulter de manière à savoir exactement quelle serait la réaction d’un keirhennys dans telle situation ? J’exagère un peu, mais je ne comprend pas ce besoin qu’on les gens qu’on leur explicite ce que nous sommes. Nous sommes ce que nous faisons, et nous laissons aux autres le soin de nous définir. Par exemple, ta définition de Keirhenn semble être : hétérogène, imprévisible, centré sur ses villageois. Que ça soit correct ou non, il n’y aurait rien qui me choquerait là dedans.

Citation :

Dans la mesure où vous n'avez pas de ligne de conduite commune clairement établie, vous vous retrouvez régulièrement à intervenir (ou à ne pas intervenir) dans des situations similaires, mais avec des effets diamétralement opposés.

Encore une fois il ne faut pas considérer Keirhenn ou ses membres comme des machines homogènes. Keirhenn a peut être (ou peut être pas ) un idéal, mais n’a en aucun cas d’ obligation envers cet idéal. Keirhenn peut avoir une dent contre des individus sans pour autant les pourchasser à travers Thaanis. Selon l’instant et la situation Keirhenn est libre d’agir si il le veut ou de ne pas agir, mais en aucun cas il n’agit en fonction de ce que d’autres voudraient nous voir faire …

Citation :

Enfin, vous semblez éprouver une vive et confortable satisfaction dans vos jugements de valeurs et appréciation du monde qui vous entoure. Quand vous émettez une opinion, elle est lourde, imposante et possède un caractère définitif qui décourage toute velléité de débat. Il en résulte ce que j'appelle une "inertie politique" qui vous empêche, en tant que communauté, de vous adapter aux circonstances.

Tout cela est très flou, pour moi ce sont de grands mots sans réelle signification, il faudrait être plus concret.

Citation :

Quand le monde évolue, la vision du monde de Keirhenn ne suit pas.

Les ex Hordeux ont évolués, et keirhenn a suivi. C’est ce que tu nous reproches un peu plus haut …
Mais encore une fois, ce genre de phrase est beaucoup trop floue, de quoi/qui parles tu exactement ? D’un cas ? De plusieurs ? Pour faire un tel jugement, tu dois t’appuyer sur de nombreux cas où Keirhenn ‘n’a pas suivi’, je suis curieux de les entendre …

Citation :

Le pire, selon moi, dans cette perspective, est que votre rayonnement donne force de loi à vos évaluations. Si Keirhenn se prononce sur un sujet, le commun des thäanisiens est implicitement obligé de vous emboîter le pas.

Il me semble que cela relève plus d’un problème du commun des Thaanisiens que de Keirhenn. Personne n’est obligé de croire qui que ce soit sur parole. Mais d’ailleur, c’est encore un phrase très vague, j’attend du concret ! Sur quel(s) sujet(s) Keirhenn s’est il prononcé et le commun des mortel a été forcé d’emboîté le pas ?

Il va falloir que j’écourte ma réponse, j’y reviendrais plus tard, mais tu as déjà du travail à expliciter tous tes dires

Elle arrive tranquillette dans la salle et avise Arkael installé avec un client. A la vue du villageois, elle grimace... encore du café à faire... la la... j'en ai plus... ou alors avec les graines pour les pigeons...

Son sourire Miss Serveuse Taverne Chic du 1er Tullunally de la Mangrove divine sur les lèvres, elle approche :

Bonjour ! Que puis-je vous... pourrais-je ser... faudra-t-on vers... mazette... heu ... c'est trop dur ! Vous voulez boire ? Dame Sombre a toutes sortes de breuvages : du plus fade au plus fort. Il y a même des boissons à médaille... c'est à cause du concours des vins du terroir sauvage ... nous avons le 2ème prix ... le premier c'est du Calvok mais on ne fait pas ... vla. Y'a du lait de chèvre aussi, du jus de tomate et un truc à bulles pour filles que Monsieur Urhl il aime bien.

Elle entend le bruit du déambulateur et se prépare à récupérer les gouttes du vénérable. Mais après la commande. Une bonne serveuse ne part pas sans la commande

Melisande, sors nous plutôt la cuvée spéciale...

Tu sais, celle ou il y a de la betterave...

melisande a écrit:

Elle entend le bruit du déambulateur et se prépare à récupérer les gouttes du vénérable. Mais après la commande. Une bonne serveuse ne part pas sans la commande

Uthal adresse un doux sourire à la serveuse. Un peu étrange, avec son bandeau sur les yeux...

"Je prendrais volontiers une Amourette, charmante demoiselle, si vous en avez. Sinon, un jus de carotte fera l'affaire, je vous remercie."

Il se tourne vers Naïran et Arkael...

Je vais tenter de vous répondre* - n'hésitez pas à insister après coup si je suis incomplet ou imprécis.

@Arkael : je comprends que vous réagissiez ainsi à mes propos, sur base de ce que vous mentionnez de mon comportement passé. J'assume mes réticences latentes à l'égard de Keirhenn, mais je préciserai toutefois que si l'on veut en isoler la cause, quelques mots d'une seule personne de Keirhenn ont suffi à me hérisser, il y a quelques mois, et la rareté de mes échanges avec Keirhenn ne m'a pas amené à adoucir ma position. J'admets être en l'occurrence le fautif.

Concernant ma présente démarche, elle consistait en une réponse personnelle aux questions qui me sont revenues par un de vos collègues. Je n'ai jamais prétendu avoir une image parfaite de Keirhenn. Ce que j'expose ici est la vision (si vous me passez l'expression) que je me suis construite au fil de ce que j'ai observé, à l'occasion. Encore une fois, je ne prétends pas parler pour tous, ma seule voix me suffit à moi-même. Je ne parlais même pas pour le Couvent - même si je le mentionne pour un cas précis. Votre collègue Urhl s'inquiétait, j'ai tenté de répondre de vive voix à ses questions - en insistant là, déjà, sur le fait que je parlais en mon nom propre. Je veux maintenant aller plus loin dans cette démarche. Vous êtes déçu de mon ressenti ? Qu'à cela ne tienne, parlons-en, et brisons-là la contemplation mutuelle en chiens de faïence (je préfère les félidés aux canidés, d'ailleurs).

Vous parlez de la taverne que je fréquente avec assiduité, et mentionnez mon silence à votre endroit, mais je n'ai pas le souvenir que vous m'ayiez directement adressé la parole. Vos quelques passages dont je me souviens, étaient consacrés à votre chère et tendre, et j'évite en général de déranger les couples. Je pourrais vous retourner gentiment le reproche : si les Keirhennys se remettaient à fréquenter la Taverne du Tumu'rau Farceur, il y aurait davantage d'opportunités de briser les préjugés qui nous animent les uns les autres. Demandez à votre compagne : elle rira certainement en évoquant le nombre de préjugés (les miens) qu'elle a mis à mal ou contribué à mettre à mal**. Quant à hésiter à venir au Couvent... Sachez que c'est Azraëlle, la maîtresse du Couvent. Pas moi, jamais. Azraëlle a décrété que le Couvent était ouvert à tous les visiteurs capables d'en respecter l'esprit matriarchal. De grâce, n'assujettissez pas votre désir de visiter à ma seule grogne. Peut-être votre irruption à nos portes déciderait enfin votre compagne à s'y manifester également ! Ah, et si vous aimez les danses tribales Tumu'raus, vous pourriez trouver en ma personne un hôte plus chaleureux que vous ne l'imagineriez !

Ma fonction de diplomate du Couvent, je me tue à le répéter, est une fonction que j'exerce à contrecoeur, parce qu'aucune des Amazones n'est disposée à l'exercer et qu'il faut bien que quelqu'un le fasse. Nerveux et angoissé comme je suis, je procède de manière séquentielle et traite les problèmes qui me sont soumis l'un après l'autre, pour éviter de commettre des bêtises - et même ainsi, j'en commets. C'est pour cela que je n'ai jamais, jusqu'à présent, repris contact avec Keirhenn dans une démarche officielle d'ambassade. J'ai d'abord traité le cas de nos relations avec nos voisins immédiats, puis notre position par rapport aux bandits d'Epoli, puis avec Asa Aettir. Ma dernière démarche, dont vous avez sans doute vu le fruit en un autre lieu public, m'a laissé amoindri et je souhaitais me reposer un peu avant de reprendre mon bâton de pélerin. Le Couvent relancera des ambassades petit à petit, à un rythme malheureusement conditionné par mon état de santé (mentale).

Pour évoquer mon sentiment par rapport à la question des bandits d'Epoli, je dirai que le Couvent a durement pâti des multiples parjures et agressions de ces individus. Quand je parle de "seconde chance", je n'insinue pas que Keirhenn interdit "d'autres chances" : c'est moi-même qui ne peux tolérer la multi-récidive, car je ne l'ai vu que trop de fois, quelqu'un qui manque à sa parole une fois, deux fois, trois fois, manquera encore et encore à sa parole et ne peut, selon moi, être digne de confiance. J'admets que j'aurais accepté l'annonce d'Ineluki avec grâce s'il avait précisé que Keirhenn n'interviendrait pas si d'autres groupes entendaient obtenir réparation. J'admets encore une fois que c'est là un ressenti tout personnel. ET PUIS ON NE TOUCHE PAS À AZRAËLLE SANS RAISON ET SANS EN SUBIR LES CONSÉQUENCES, scrogneugneu, je finirai par leur pourrir la vie, moi, z'allez voir !

Ahum.

Pardon de cet éclat, je suis encore secoué de ma récente mission à l'Académie, je m'emporte plus facilement que d'ordinaire.

Suite tout de suite, c'est vraiment trop long comme réponse...

@Naïrann : je ne demande rien à Keirhenn ! Si ce n'est peut-être, par respect naturel et par défaut (voyez mes dernières phrases dans ma lettre ouverte), une confrontation de mes préjugés et une mise à mort de ceux-ci. Que ma démarche vous paraisse provocante ? Elle l'est sans doute et je plaiderai la bonne foi. Je dis régulièrement que les provocateurs ne supportent pas qu'on les provoque, force m'est de compléter : les personnes les plus vulnérables à la provocation en deviennent parfois provocatrices elles-mêmes. Et là je plaide coupable : je suis du pain bénit pour les provocateurs de tout poil. Croyez bien que je me déteste quand il devient évident que j'ai recours à des méthodes que je méprise pourtant.

Concernant le flou de votre Charte, je mentionnerai un bref échange que j'ai eu naguère avec Dékande. Dans votre Charte, vous vous interdisez les agressions gratuites, mais vous demeurez assez vagues quant aux circonstances pour lesquelles vous pouvez intervenir de manière violente. Je demandais à votre dirigeante ce qu'il pouvait en être par rapport aux moeurs des Amazones, qui les portent vers le duel comme d'autres seraient portés vers le jeu de paume ou l'athlétisme. La réponse qui me fut faite est que le choix était laissé à l'appréciation des Keirhennys en présence. Pardonnez-moi, mon cher Naïrann, mais ça me laisse méfiant. Si vous même, ou le Padre Esteban, êtes à proximité d'un tel duel, nous aurions tôt fait de vous contacter pour vous exposer les faits, parce que nous vous connaissons de réputation et ne nous laisserions pas abuser par votre tribune ou son missel ! Mais qu'en est-il de vos co-villageois ? Devrions-nous contacter tout Keirhenny dans notre champ de vision ? Devrions-nous renoncer à ce sport - toujours pratiqué dans le respect de l'autre, de l'adversaire consentant ? Autre cas de figure : si l'adversaire initialement consentant décide de rompre le duel et de faire appel à un Keirhenny proche, arguant qu'il s'est fait agresser par une Amazone ? Soyez indulgent pour mes angoisses, je ne peux que trembler pour les femmes du Couvent en imaginant ces situations. Je ne demande rien, à ce sujet, encore une fois, j'expose mon ressenti. Le seul recours que je peux avoir, c'est anticiper et prendre mes contacts à l'avance mais... Je ne suis pas toujours attentif, ou toujours réactif. Et les Amazones ne sont pas spécialement connues pour leur prudence...

Les circonstances ont fait que le Couvent s'est réaligné sur un comportement consensuel, n'usant plus de violence que contre les traditionnels voleurs de proie ou de butin, les empêcheurs de thäaniser en rond et CES SATANÉS BRIGANDS QUI S'EN SONT PRIS À MON AZRAËLLE ! Ahum.

Je vais me servir de cette comparaison Horde-Couvent (je vais me faire gronder par Azraëlle si elle a vent de ce procédé rhétorique) pour illustrer ce que j'entends d'une part par "effet girouette" et d'autre part par "satisfaction confortable". Les deux ne sont pas si contradictoire qu'il n'y paraît, selon moi.

Nous avons la Horde, composée de brigands sans foi ni loi (et qui sont loin d'être tous Sethosiens d'après mes intelligences, voilà au moins un cliché qui n'aura pas droit de cité ici). Et nous avons le Couvent, composé d'Amazones sombres et querelleuses - je ne tiens pas compte ici de la vie de ces Amazones avant le Couvent - et quelques hommes qui leur sont subordonnés. La Horde se cache derrière un anonymat soigneusement entretenu. Le Couvent requiert inscription officielle de toutes ses Amazones, de tous ses Convers, qui sans cela ne sont pas considérés comme appartenant au Couvent. La Horde campe sur une Capitale normalement ouverte aux plus jeunes des aventuriers thäanisiens, et massacre tout ce qui leur tombe sous la main, dissimulant leurs agissements les plus odieux derrière les compagnons Shamanides et Tumu'raus qu'ils peuvent avoir. Le Couvent est vagabond, pratique quelques duels çà et là, quand la météo est propice ou "que le garçon est mignon". Je ne vous ferai pas l'injure de vous inviter à comparer les headcounts des deux groupes, il doit y avoir au moins un ordre 10 de différence. La Horde vole et escroque, détourne les compagnons d'autres aventuriers (souvenez-vous de Dro, souvenez-vous de Rwlla). Le Couvent séduit et manipule. La Horde est universellement décriée par ses méthodes et ses dénis de responsabilité. Le Couvent a une réputation mystérieuse et inquiétante, fruit essentiellement des rumeurs et des impressions que de faits avérés. La Horde émet protestation sur protestation quand on leur fait assumer les conséquences de leurs actes (Naïrann, vous êtes là acteur tout autant que spectateur, n'est-ce pas ? ). Le Couvent assume les rancoeurs ou les préjugés qu'il a suscités.

Pour les deux groupes, intervient un événement dramatique qui va impacter leur comportement. La Horde se voit décapitée par un châtiment divin***. Le Couvent se fait arracher les crocs par un "châtiment humain". La Horde, passé un temps d'adaptation, est splittée en deux : Asa Aettir qui change réellement et dont je ne parlerai pas plus avant, et les autres qui reprennent de plus belle leurs activités nuisibles. Le Couvent, privé des deux Amazones les plus fortes et les plus visibles, met du temps à se remettre, beaucoup de temps. À chaque fois que la Horde se fait secouer par des aventuriers plus déterminés que les autres, elle se répand en protestations qui virent bien vite à jérémiades. Le Couvent adopte un profil bas, se remet en question, est sujet à de sérieuses secousses internes, mais survit tant bien que mal en réalignant ses méthodes sur ses principes fondamentaux (promotion de la femme, pour schématiser en toute vitesse).

Et nous voilà, quelques mois plus tard. Naïrann, vous avez été le moteur, sans doute toussant et crachant, mais terriblement efficace, de la dernière déculottée de ces fauteurs de troubles en Epoli. Presque aussitôt, une énième protestation d'un soi-disant habitant de Rouckd qui refuse encore à ce jour de dévoiler son identité mène à une démarche diplomatique d'Ineluki, qui débouche sur le cessez-le-feu que nous savons.

Moi, de mon côté, je suis venu ici, après ce que j'aurais appelé l'affaire Ferre si je n'avais craint l'effet de cette allitération sur la discussion qui, de toute manière, a vite tourné court. Oh, en tant qu'individu, j'avais été très bien accueilli ici, jamais je ne dirai le contraire, Thor en attestera qui m'avait incité à me montrer chez vous. Mais dès lors que la confrontation avec ce qui est devenu l'Académie de Sibanaak est évoquée, je suis témoin d'une lecture sélective des événements, faite par Dékande elle-même. Dékande qui ne s'était pas privée pour désigner le Couvent comme groupe dangereux au même titre que la Horde**** - je pense que l'avertissement s'adressait à Falghor, à l'époque. J'objecte avec un peu de retard, pour tenter d'apporter notre version des faits et que se passe-t-il ? Presque aussitôt, je me fais agresser verbalement par un non-Keirhenny, je me défends pied à pied et me trouve confronté à deux réactions : des Keirhennys qui prennent position pour mon interlocuteur virulent, et d'autres non-Keirhennys qui prennent ma défense, sur la forme si ce n'est sur le fond.

Cette confrontation me laisse un goût amer, et j'en déserte les lieux après l'échange privé avec Dékande qui ne m'apporte aucune satisfaction, aucun réconfort. Ce n'est que sur l'impulsion ultérieure d'un de vos anciens camarades, qui s'inquiétait de l'absence du Couvent, que je suis revenu suivre certaine conversation. Sthaan, puisque je suis bien obligé de le nommer, y faisait état de ma frustration et de mon amertume. La réponse de Dékande me parut d'une telle condescendance à mon endroit que je fus immédiatement dégoûté et ne vint plus ici qu'occasionnellement, dans l'espoir qu'une question directe m'inciterait à reprendre quelque dialogue que ce soit.

Donc voilà pour "l'effet girouette" : un balancement entre deux positions opposées à l'égard du Couvent, et une volte-face surprise par rapport aux ruffians évoqués plus haut. Et pour la "satisfaction confortable" : alors que le Couvent a réellement et radicalement changé par rapport aux faits qui lui ont été reprochés, et ce depuis de longs mois, nous n'avons jamais bénéficié d'un message de Dékande revenant sur sa qualification, ou d'un avis d'Ineluki déclarant la vision de Keirhenn sur ce qu'est le Couvent. La différence, ici ? Ah oui, je n'ai pas agité le drapeau blanc ici. Je n'ai pas pris contact avec Ineluki, Dékande ou Urhl. Bref, je n'ai rien demandé. Mea culpa, j'ai toujours pensé que le "faire savoir" ne comptait pas par rapport au "savoir-faire", qu "savoir" et au "faire". J'ironise et je fais ici de l'autodérision.

Toujours est-il que cette amertume est mienne, et mienne uniquement. Les Amazones semblent en faire peu de cas, mais j'estime qu'elles méritent mieux qu'une étiquette collée à la va-vite et qui a pris la poussière faute d'avoir été relue et réévaluée depuis lors.

Vous allez trouver que j'en fais une affaire personnelle, et je serai le premier à vous donner raison. Mon ressenti de Keirhenn est presque tout entier basé sur cette histoire, aussi navrante et affligeante qu'elle puisse être. Une fois encore, Arkael, Naïrann, je n'ai jamais, au grand jamais, prétendu parler au nom de "tout Thäanis", j'ignore ce que les autres en pensent. Urhl a finalement posé ces questions directes que j'attendais, pour revenir ici et percer des abcès (en l'occurrence les miens). Je n'ai rien d'un foudre de guerre ou d'un génie, je ne suis que ce musicien qui fait un piètre diplomate (grrrr). Le ton qu'Urhl avait dans son propos au Tumu'rau Farceur me laissait entendre que le problème - si on peut parler de problème - était plus vaste que mon seul ego froissé.

Et voilà, une réponse peut-être insignifiante en regard du sujet initialement abordé, mais c'est celle que j'ai à vous offrir.

Se tourne dans la direction approximative de Mélisande.

"Mademoiselle, si vous pouviez plutôt m'apporter un jus de fruits... Après avoir autant parlé, je ne pourrais pas tenir un alcool ou un jus de carotte..." :p


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* HRP : veuillez m'excuser si je ne réponds pas point par point, mais plutôt en bloc, c'est plus facile pour moi, car ça me permet de garder une vue du contexte. Quand je décortique une intervention, j'oublie vite de quoi je parle étant donné que je peux tartiner sans peine...
** HRP : immense avantage des supports de communication synchrones. Sur support asynchrone, la communication devient déphasée, découplée de l'état émotionnel des interlocuteurs, qui finissent trop souvent par se retrouver sur des longueurs d'onde différentes. Sur IRC, si ça clashe, ça clashe tout de suite, puis on peut immédiatement faire table rase et repartir sur des bases plus saines et sereines. Sur forum, le clash va s'étendre dans la durée, et les protagonistes ont de moins en moins envie de faire preuve de bonne volonté : j'en suis la preuve vivante et j'en ai conscience. J'me soigne. Et je parle avec les autres, quand j'en ai l'opportunité.
*** HRP : faute d'un meilleur euphémisme, veuillez m'en excuser.
**** HRP : d'où le choix de ma comparaison.

Un jus de fruit ... heu comme pour la petite Scolopax ? Vous êtes sur ?... heu oui, j'en ai... heu... voila monsieur.

Dites, c'est vrai que vous êtes musicien ? C'est si beau la musique. Il suffit de fermer les yeux et tous les soucis ils partent... la la qu'il faudrait un musicien ici...

Elle revient avec plusieurs boissons sur son plateau tout neuf. Elle dispose un café devant Arkael avec un regard inquiet en coin et un grand verre transparent devant Uthal. Elle plante d'un geste triomphant une paille à coude dans le jus de fruit et contemple le petit tarstibouille en culotte courte qui fait des grimaces sur le verre.

Ce soir, y'a une omelette aux oeufs d'harlanite avec de la Cépédéloc et de la Délice de Valdox... les oeufs, j'ai mis 3 heures à les ouvrir... ça a l'air rudement bon ...non j'dis ça parce que vous parlez et que vous aurez pas fini avant ce soir... parce que je connais Arkael, va répondre (il cause, il cause, il cause .... )... M'sieur Nairan aussi ... si il ne s'endort pas à cause des calmants...vla... quoi ...

Personnellement je ne peux pas me prononcer en ce qui concerne le Couvent, les drames qu'il a vécu et ses échanges avec Keirhenn, car pour être honnête je n'en ai jamais entendu parlé !

Mais il m'arrive de passer de longs moments reclus dans mon laboratoire, complètement coupé du monde ... je suppose que les évenements dont tu parles sont survenus au cours d'une de ces périodes.

En ce qui concerne les ruffians de Rouckd, j'ai l'impression que tu te méprends sur la nature du 'cessez-le-feu' qui a abouti : ces personnes ont acceptées de cesser les meurtres à répétition envers les voyageurs, généralement peu aguerris, entrant ou sortant de la ville, et pas juste envers les Keirhennys. A partir de là il n'y a plus vraiment de raison de continuer à les harceler

Uthal écoute l'aimable bavardage de Mélisande...

melisande a écrit:

la la qu'il faudrait un musicien ici...

Quand elle revient, il prend le verre qu'elle pose en face de lui, effleurant sa main au passage.

"Pas de musicien ici ? Vous me surprenez, douce hôtesse. J'avais ouï dire par Pandora qu'Arkael disposait d'un fort bel organe - bien que je ne l'aie pas encore entendu ch..."

Un bruit de convulsion. Naïrann, écarlate, est en train d'étouffer.

"Bi ismi Svat'ry ! Naïrann, mais que vous arrive-t-il ?!? Vite ! Un Guérisseur !!!"

la la ... mais c'est que le guerisseur c'est lui ... m'sieur le vieux vénérable du haut de sa tour... ça va ... pourquoi qu'il est rouge d'abord ... la la et il a même pas encore bu ... mazette ...
Et Madame Sombre qu'est à la ville...

KRaaKHOT !!! Viens donc soigner le Monsieur Nairan !!!

Elle regarde avec angoisse autour d'elle et cherche du regard de l'aide. Son torchon se tord sous ces doigts angoissés. Un petit crac.
Mon cadeau l'es cassé !

Elle est inconsolable. Elle s'assoit sur un bout de banc et regarde le petit trou dans son souvenir familial...

Quelle verve mon cher Uthal, votre renommée n'est en point abîmée par cette démonstration.
Comme tu le précises je suis passé au Tumu'rau Farceur pour recueuillir les sentiments de l'extérieur vis à vis de notre village. Si celle-ci était une démarche personnelle, cette pratique n'est en rien exceptionnelle dans le village. Afin d'éviter au mieux les erreurs de jugements lors de conflits nous invitons régulièrement toutes les parties à venir discuter en privé dans de petits salons prévus à cet effet. Cela n'exclue pas une erreur, mais comme il a été précisé auparavant cela permet de se faire une idée des points de chacun et souvent de mettre en lumière des incompréhensions ou quiproco malencontreux, ou de mettre en lumière parfois une mauvaise foi évidente.

Comme je te l'ai expliqué le conseil existe pour servir les villageois, il est composé de 3 personnes qui ont des points de vues différents à la base et qui les confrontent ensuite suivant les situations jusqu'à obtenir un concensus (qui arrive d'être la consultation de l'ensemble des villageois). C'est un processus que j'apprécie beaucoup.

Personne n'est parfait et ignorant qu'une situation a évoluée nous ne ressortirons du passé comme toi que de vieux préjugés ou d'anciennes souvenirs surement obsolètes (je suis estomaché de voir ressortir des archives des remarques vieilles de plusieurs mois). Selon moi cette discussion que tu as lancé ici ne pourra être que bénéfique pour nos compréhensions mutuelles.

Notre charte ne définit pas "précisemment" chaque situation où un villageois pourrait être amené à intervenir mais défini la ligne directrice que nous souhaitons suivre.
Chaque situation est différente et nous croyons fortement en la maturité de chacun pour ne pas faire n'importe quoi. Nous ne sommes pas prisionniers de lois précises et aveugles, nous croyons beaucoup plus dans le jugement humain et l'analyse de chaque situation.

A ta disposition pour continuer cette interressante conversation. Peut-être dans un de nos petits salons ?

Urhl se tourna vers Gatsu qui étais assis non loin d'eux.
- Oh Gatsu, je vous en prie venez donc vous joindre à nous. Nous pouvons continuer à parler de notre politique ici sans soucis, je pensais au petit salon pour discuter de vieilles histoires personnelles plutôt.
- Uthal, connaissez-vous Gatsu ? Lui et ses pairs pronent une certaine liberté en parcourant le monde, mais il pourra en parler de lui-même.

- Oh dame Mélisande, ne vous mettez point dans de tels états. Qu'est-il arrivé à votre joli torchon ?
Urhl pris soigneusement des mains le torchon légèrement déchiré des mains de Mélisande, le chiffona un peu, puis il fit un cercle avec ses doigts dans son autre main.
Il commençà ensuite à faire passer délicatement le torchon à travers... prenant son temps et souriant en regardant Mélisande dont les yeux bien que rougoyants avaient cessés de pleurer.
Puis il tira soudainement sur l'autre bout du torchon d'un grand geste, l'envolant presque jusqu'au plafond. Un oooh se fit légèrement entendre d'une table voisine.
Rattrapant délicatement le tissu brodé il l'étala sur les genoux de Mélidande. Plus de déchirures... il était comme neuf.
- Voici, douce Mélisande, ne pleurez plus regardez, il n'a rien du tout et la broderie est intacte.

Tournant la tête vers la table de Naïran.
- Mieux vaudrais surveiller KRaakOTH je crains qu'il cherche à gouter notre vieil ami.

L'est tout réparer maintenant ... merci beaucoup Monsieur Urhl ...z'êtes tellement gentil.

Elle sourit et repart de bonne humeur vers sa cuisine. Il lui semble que c'est le bon moment de commencer le service. Ils vont avoir faim après autant d'émotions

Dékande entre dans la taverne et s'approche de la table où se tiennent Uthal et Uhrl.

On lui avait indiqué qu'un important personnage était arrivé à la taverne pour discuter de points importants conçernant Keirhenn. En découvrant qu'il s'agissait d'Uthal, elle avait compris que cela devait être important. Il intervenait rarement chez Keirhenn. Elle avait écouté la conversation que l'on lui avait soigneusement rapporté. Elle avait ensuite échanger avec le Conseil puis était venu aussi rapidement que possible pour répondre aux nombreuses questions que le barde exprimait.

Bonjour Uthal,

En préambule je souhaiterais vous remercier pour la franchise de votre intervention. Si j'en juge par mes propres sources d'informations, cela fait déjà longtemps que beaucoup de libres penseurs ont jugé bon de critiquer en petit comité sans daigner prendre la peine de venir en discuter avec nous. C'est pour cela que j'apprécie votre geste à sa juste valeur.

Ma réponse se veut aussi un message à tous ceux qui s'interrogent en bien ou en mal sur Keirhenn, sans avoir jamais osé venir nous en parler. Elle te paraitra, Uthal, peut être un peu froide et impersonnelle et je m'en excuses auprès de vous par avance.

Je vais reprendre dans un premier temps le découpage que vous avez utilisé et tenter d'y répondre dans le même ordre : Notre Charte, notre influence et notre inertie politique.

Notre Charte a le mérite d'exister et d'être publique. Elle date de la création de Keirhenn. Elle répondait aux besoins immédiat de l'époque. Il s'agissait de pouvoir acceuillir les nouveaux arrivants au sein d'une structure organisée et fonctionnelle. Mission parfaitement remplie par la charte actuelle. Elle a ensuite évoluer par petites touches en fonction des aspirations des Keirhennys et de nos expériences. Depuis quelques mois, ces besoins ont encore évolués dans le sens que tu évoques avec justesse. Le Conseil, que je représente, travaille, entre autres choses, sur une charte disposant d'un volet décrivant plus en détail certaines de nos aspirations de vie. Je vais cependant essayer de te montrer ce qu'est Keirhenn.

Tout Keirhennys se doit de respecter les décisions prises par le Conseil qui est lui même garant de l'application de notre charte et de nos valeurs. Mais Keirhenn est avant tout une démocratie et le conseil existe pour représenter et servir la cité, ainsi chacun est libre de se faire une opinion, de faire entendre sa voix et d'évoluer librement au sein de notre communauté, tant qu'il ne déroge pas à la règle précédente. Jusqu'à ce jour, tous les keirhennys l'ont respectée.
Si quelque chose doit être reproché à l'un des notres, le Conseil est là pour étudier la doléance avec toute l'attention possible et ouvrir le dialogue à chacun des interressés.

L'influence de Keirhenn sur Thaanis nous échappe complétement. Elle est telle que chacun veut bien se la signifier. Il n'a jamais été dans notre volonté d'établir ce genre d'influence. Cependant pour répondre à ta remarque conçernant la notion de dangerosité et de seconde chance, je te dirais ceci :

Keirhenn respecte la vie humaine et shamanide. Il en va de même avec les tumus sous enchantement. Nous savons que la résurrection dont nous fait don Jizûskrys à chaque mort n'est pas un dû mais une faveur. Et que cette faveur peut nous être retirée à tout moment par les Dieux. La défunte Troy a déjà vécu une telle chose avant de disparaitre. Nos archives et des survivants comme Personne ou Trollack sont formels sur le sujet.

Cette conviction nous améne à considérer ceux qui donnent la mort comme des êtres dangereux dont il faut nous méfier. Cette conviction nous améne aussi à venger nos propres morts. Mais nous avons aussi appris que l'homme était capable de changer et qu'il était profitable de donner une seconde chance à certains. Encore faut il que ces personnes prennent la peine de venir nous rencontrer car nous n'avons pas les moyens de surveiller les agissements de chacun pour y trouver un éventuel changement de comportement. Certains ont pris cette peine et n'ont pas été rejetés bien au contraire. Ar Nak a pardonné à Alfrink son passé de meurtrier. La dette est maintenant effacée et Alfrink peut nous cotoyer en toute confiance.

Pour ce qui concerne les duels, Keirhenn ne voit rien à redire à ce type d'action pourvu qu'il soit facilement vérifiable de l'extérieur que le duel est librement consenti par les deux partis (*).

Pour ce qui conçerne notre position vis à vis du Couvent, elle reste à construire. Il est dommage que vous ayez pris un avis de méfiance et un résumé un peu expéditif, échangés dans une taverne il y a fort longtemps, comme une position diplomatique de Keirhenn, toujours en vigueur.

Keirhenn n'a aucune volonté d'imposer une quelconque voie politique aux Thäanisiens. Nos opinions sont les notres et nous les assumons. Chacun est libre de nous suivre s'il le souhaite. Comme tous les habitants de Thaanis nous ne sommes ni plus parfaits, ni plus clairvoyants. Nous comptons justement sur des démarches comme la votre aujourd'hui pour corriger les différents et les incompréhensions qui ne peuvent manquer d'apparaitre.

Pour ce qui est de mes propos dont les détails exacts m'échappent avec le temps, je voudrais juste indiquer que j'assume mes dires dans leur contexte de l'époque. Je suis prête à en discuter avec vous directement si vous vous êtes senti agressé injustement. J'essaye normalement d'éviter de blesser l'autre, privilégiant plutot le dialogue et la compréhension réciproque.

Certaines réponses ne trouvent pas obligatoirement leur place dans une taverne. Je vous invite à venir continuer la discussion en des lieux plus tranquilles pour les avoir. Nous vous montrerons peut être que Keirhenn a bien changé même si vous non plus ne l'avez pas vu.

En attendant, nous restons prêts à vous répondre quand ce sera possible ici.

(*) HRP : Par exemple, une AS de chacun des duelistes, ou une phrase dans le profil des 2 persos ou même une pensée adaptée indiquant clairement ce qu'il se passe afin de lever toute ambiguité pour celui qui se renseigne un peu...

pour la première fois la belle est plantureuse blitz entre dans cette taverne!

Elle commence alors par regarder autour d'elle pour voir si elle ne reconnaissait personne avant de s'aventurer plus en avant.

C'est alors qu'elle aperçu la belle rousse entrain de monologuer sur un sujet dont elle avait eu vent mais qu'elle ne comprenait pas bien.

Elle s'assit donc au comptoir tel une aventurière ayant déjà des bornes au compteur est commença à faire ses griffes sur le zinc en attendant la serveuse.

je ne comprend pas le tiers des propos tenu ici (pas de dico sous la main)mais les reponses montrent bien que vous vous prenez toujours pour les juges (avocats et bourreax) de thaanis!
que L1000 impose sa vision partout ca me gene pas trop mais sachez que votre loi n'aura jamais cour dans ma region ou faudra m'en chasser avant!

Je vais encore répondre à un point qui me démange aux entournures...

Naïran l'Alchimiste a écrit:

En ce qui concerne les ruffians de Rouckd, j'ai l'impression que tu te méprends sur la nature du 'cessez-le-feu' qui a abouti : ces personnes ont acceptées de cesser les meurtres à répétition envers les voyageurs, généralement peu aguerris, entrant ou sortant de la ville, et pas juste envers les Keirhennys. A partir de là il n'y a plus vraiment de raison de continuer à les harceler

À prendre cet avis tel quel, ça sous-entendrait que vous "étendez votre main dessus" ce groupe.

Je serais déjà fortement rassuré si vous pouviez préciser que cet accord n'engage que Keirhenn. Si la bande d'Epoli souhaite vraiment faire table rase du passé, ils vont devoir aller plus loin qu'un simple accord "avec Keirhenn". Je peux déjà vous affirmer que, dans l'état actuel des choses, vous serez les seuls à entériner cette pseudo cessation des hostilités.

Excusez ma vulgarité, mais tant qu'ils n'auront pas les couilles de venir se présenter à tous, à visage découvert, à mes yeux toutes leurs démarches en catimini seront de la poudre aux yeux. Tant qu'ils n'auront pas le courage de révéler leurs identités (qui sont pourtant connues de beaucoup), de se mettre en danger, c'est qu'ils ne sont pas disposés à assumer leurs actes et à réellement faire amende. Qu'ils prennent leurs responsabilités, de A jusque Z !

Sincèrement, ne voyez-vous pas que, s'ils sont venus vous trouver, vous à l'exclusion de tout autres, c'est expressément pour bénéficier de l'aura de Keirhenn ? Ils n'ont pas fait le moindre pas vers le Couvent, ni vers le petit village de montagne qui a pourtant durement souffert de leurs exactions. Tant qu'ils se dissimuleront derrière des prête-noms banalisés ou derrière vous, c'est qu'ils ont simplement gagné un peu de temps et qu'ils préparent un mauvais coup dans un avenir pas très éloigné.

Que Keirhenn instaure un status quo avec eux, c'est une chose. Keirhenn peut se le permettre, puisque Keirhenn peut se redresser plus vite d'une confrontation avec une telle bande - si tant est que Keirhenn plie ! D'autres Villages peinent encore à se remettre, d'autres villages qui n'ont pas la même force, le même confort ou les mêmes moyens que Keirhenn.

Gardez bien cela à l'esprit : si vous pouvez vous montrer magnanimes, ce n'est pas pour autant que les rancoeurs sont apaisées...


Edit: je préciserai en outre qu'il n'est pas dans les intentions du Couvent de les "harceler". Nous procéderons à leur extraction au fil des opportunités, sans aller jusqu'à les traquer : nous avons d'autres choses à faire. Si nous croisons un de ces individus, il aura intérêt à se rendre invisible ou à prier Gonzspidy.

Naïran ouvre le yeux doucement et reprend sa teinte parcheminée habituelle. L’air un peu perdu, il scrute mollement les visages alentours. Se rendant compte de la situation, il se raidi enfin un peu et tapote sur l’épaule du tumu.

Euh, monsieur craquotte, pouvez vous me poser s’il vous plait ?

Il se tourne vers Uthal.

Erm .. excuse moi Uthal, j’ai commencé à piquer un fou rire au moment où tu évoquais le bel organe d’Arkaël … mon pauvre cœur n’a pas supporté . Par pitié, évite de faire de l’humour comme ça, ou alors prévient avant !

Pour en revenir à nos moutons :

Citation :

À prendre cet avis tel quel, ça sous-entendrait que vous "étendez votre main dessus" ce groupe.

Tu sous entends ce que tu veux, personnellement je ne sous entend rien ... je dis juste que je ne les harcellerais plus à moins qu'ils ne recommencent les exactions ... et encore faudrait il que ma route croise à nouveau la leur, car tout comme toi j'ai autre chose à faire


Ton discours sur les ruffians d'Epoli est très bien, mais c'est plutôt à eux qu'il faudrait le faire non ? Ils ont un émissaire anonyme aux portes de Rouckd, entretient toi auprès de lui. Après, et ceci n'est comme toujours qu'un avis personnel, chacun fait ce qu'il veut de sa rencontre avec ces (ex ?)ruffians, et je ne serais ni choqué ni surpris d'apprendre qu'ils subissent encore des attaques vengeresses, ils l'auraient bien cherché ...